Votre âme fut frappée à mort, comme celle de milliers de jeunes de vingt ans, qui firent le sacrifice de leur vie pour vous défendre. Comme eux vous êtes morts, fidèle à votre poste, pour que tous les autres villages de France puissent continuer à vivre. Sur le linceul de végétation qui désormais vous recouvre, plane cette épitaphe gravée en lettres de sang :
Tous les villages de la ligne de front ont été désertés pendant la durée de la guerre et détruit à 100%. Quelques habitants revinrent en 1920 pour travailler les rares parcelles de terre intactes et habitèrent dans les gourbis des soldats en attendant que des maisons provisoires soit construites. Des comités se créent partout pour venir en aide aux malheureux réfugiés. Toute la France, l'Algérie, l'Amérique, l'Angleterre répondent à cet élan de générosité et organisent des collectes, des bals et autres activités pour réunir des fonds et du matériel. Les gens réclament des matelas, des vêtements de laine des poêles, ils demandent en outre des dons "des draps et taies d'oreillers, des galoches et chaussons, et des produits pharmaceutiques de première urgence etc...".
La reconstruction du village a commencé à partir de fin 1919, mais les habitants revinrent surtout en 1921, pour pouvoir les loger, on a bâti en hâte des maisons provisoires. Elles étaient toutes dans le même style, ossature en bois remplie de briques pour les murs, toit en tuiles, elles avaient quatre petites pièces et un appentis sur le côté. Ces maisons provisoires valaient 1000 fr. à l'époque. Était-ce un acompte sur les dommages de guerre? On a toujours dit qu'elles avaient été faites pour durer 10 ans. En même temps que ces maisons, ont été construits aussi des hangars en bois pour y mettre les récoltes avec à l'entrée, une place pour deux chevaux et 4 ou 5 vaches.
Sept autres villages n'eurent pas le même sort, dès la fin de la guerre, ils ont été inclus dans la "zone rouge" que l'État rachètera car "trop miné". En fait ni plus ni moins que les autres villages autour, mais l'État a profité de la situation créé, pour étendre sa "zone rouge" à deux endroits pour constituer des camps militaire dont il avait besoin, et ce six mois après la fin du conflit.
Sept villages ne seront jamais reconstruit, il s'agit de Perthes les Hurlus, de Tahure, d'Hurlus, du Mesnil, de Ripont, de Moronvilliers et de Nauroy, leurs habitants referont une nouvelle vie pour la plus part dans leur lieu d'immigration.
En juin 1950, chaque village disparu verra son nom accolé à celui d'une commune voisine qui reprendra également son territoire, marquant de ce fait sa disparition officielle.
|
|
|||
|
|
|||
|
|
|||
|